Un quasi-plébiscite pour Bruno Joncour. Une claque pour les socialistes.
Un FN pour la première fois au second tour. Et une gauche alternative
qui n'est pas passée loin... Retour à la salle des mariages de l'hôtel
de ville, hier soir, à la tombée des résultats.
« Bruuuno, Bruuuno, Bruuuno... ». Salle des mariages de l'hôtel de
ville, hier soir. Les sympathisants du maire sortant jubilent. Bruno
Joncour, avec 49,4 % des voix, passe à deux doigts d'une réélection dès
le premier tour. Une joie qui contraste avec les mines déconfites du
Parti socialiste... Déroute historique du PS
26,61 % des voix... Une claque monumentale. Une déroute historique. Le pire score jamais réalisé sous la Ve République par le Parti socialiste à Saint-Brieuc. Autant dire que les colistiers de Didier Le Buhan ont le coeur particulièrement serré. Le candidat de La Gauche rassemblée avait pourtant le sourire, à 19 h, en entrant dans son local de campagne, rue Saint-François. Malgré des premiers résultats négatifs remontant des différents secteurs de la ville, son staff gardait un mince espoir. Balayé une demi-heure plus tard. À 19 h 30, la messe est dite. Les bureaux tests de Poutrin, Cesson et des Villages accouchent du même verdict. Dans le local, c'est la soupe à la grimace. D'autant que la gauche va sûrement perdre l'agglo. « Nous ne sommes pas du tout au niveau qu'on espérait », soupire le professeur Le Buhan. Les raisons ? Abstention, sanction infligée au PS à l'échelle nationale et prime au maire sortant. 20 h 15, Didier Le Buhan prend enfin la direction de la mairie. Pour assumer. La tête haute malgré tout.
Le FN savoure
Au-dessus des 10 % dans plusieurs bureaux de vote, Pierre-Yves Lopin ne peut retenir des « Bravo ! Bravo ! », tandis que les résultats défilent sur l'écran géant de la mairie. La tête de liste du Front national n'a que faire des quelques huées qui accompagnent parfois les bons scores du FN. Bureau après bureau, la tête de liste du Front national est en train de comprendre qu'il sera bel et bien au second tour. « À moins que Joncour soit élu dès ce soir », doute-t-il, un temps donné. Mais le résultat final tombe : 11,29 % pour le FN, qualifié, donc, pour la seconde manche. Une dame embrasse aussitôt le candidat Pierre-Yves Lopin. Puis une seconde. Et les tapes dans le dos se succèdent. Le Front national a réussi son coup. Ici, « sur cette terre de mission pour nous », n'est pas peu fier Pierre-Yves Lopin. L'euphorie semble gagner son camp. « Et croyez-nous, on a bien l'intention d'y aller au conseil municipal », lance alors Philippe Ollivier, en troisième position sur la liste.
AGV déçu pas abattu
Les membres d'À Gauche Vraiment y ont cru, eux aussi, à ces 10 % synonymes de second tour. À mi-parcours, alors que la liste est annoncée à 9,45 %, Katell Rivoal constate : « Ça va être juste, juste. » Effectivement. À 9,25 %, la liste est passée tout près. Malgré ce score honorable, les colistiers ne parviennent pas à se réjouir, consternés par le vote en faveur de Pierre-Yves Lopin. « C'est un peu bizarre comme situation », se désole Marion Gorgiard, la tête de liste. Dépités mais pas abattus les membres du collectif affichent avec vigueur leur intention de poursuivre leur combat, lors d'un debriefing à chaud au « Piccadilly ». « On est fier de nous quand même. On a fait germer des idées alternatives, on a amené plein de choses et on a senti qu'il y avait une vraie dynamique. On a envie de continuer à faire des choses ensemble et ça, c'est positif. Il va falloir trouver une autre façon de faire avancer ces idées. » Positive, la soirée l'a été surtout pour un Bruno Joncour, dont le large sourire valait tous les discours...
Télégramme 24/03
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